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Rien que 5 nuits d’insomnie

02-08-2017, Tags:, Traitements
Ruud KramersEn pleine nuit, sur une chaise sous la toiture dans son jardin, avec une cigarette en main, les deux chiennes Veros et Wizard un peu étonnés, vu l’heure tardive, assises à côté. Au total, Ruud Kramers a connu au cours du projet environ cinq nuits blanches. Trouver des solutions pour les problèmes dans le projet de construction des tours à Valkenswaard, projet qui lui incombe en tant que chef de projet. L’investissement pour l’entrepôt à hauts rayonnages avait été adjugé et signé début 2016. Un an plus tard la première commande était déjà livrée.

Obstacles imprévus

C’est assez étonnant que le budget et l’échéancier aient été respectés lorsqu’on connaît les obstacles imprévus qui ont été surmontés. Le tout a commencé par des ajustements de l’extérieur du bâtiment pour obtenir le permis de construire municipal. Après de nombreuses consultations juridiques, dues à une objection des riverains, jugée finalement non fondée, une construction assez complexe et casse-tête s’est présentée ». Ruud : « À une profondeur de 10 à 12 mètres, la surface s’est avérée trop instable pour les deux usines dans les halles nord et sud. A la question de savoir si ce n’était pas prévisible à l’avance, Ruud répond par la négative, car jamais auparavant on n’a foré à une telle profondeur dans le sol sablonneux du Brabant. »
Après concertation et réflexion commune,  la solution était de forer environ 500 pilotis de 16 mètres dans le sol. Ruud : « Pour vous donner une idée : les pilotis sous les tours sont donc plus élevés que les tours elles-mêmes qui mesurent elles 15 mètres. » Tout cela s’est joué à la veille des congés du bâtiment. Finalement, on a trouvé un constructeur de Frise qui, comme les autres intervenants, voulait continuer à travailler et disposait pour cette corvée d’une machine, située à Bruxelles. Entre parenthèse, après 1,5 jour cette machine a rendu l’âme et a dû être remplacée.... Le forage et le dépôt ont pris en tout environ deux semaines.

Dalles de plancher 

Avec les questions du sol à l’esprit, il devenait difficile de déterminer le type de dalles de plancher à mettre sous les installations. Avec son équipe de projet,  Ruud a fait venir plusieurs entreprises spécialisées pour en discuter en détail avec Fehr, fournisseur des installations. Ruud : « nous savons qu’une dalle de plancher s’affaisse avec le temps et que ça n’a rien de particulier, car il en va de même pour les maisons. La différence est qu’une dalle de plancher ne peut s’affaisser que de façon uniforme et certainement pas par inclinaison, car toute l’installation s’inclinerait. Même après des années d’exploitation il ne peut y avoir une déviation de plus de 5 mm au maximum sur toute la hauteur de l’installation.
Nous avons finalement opté pour deux dalles de plancher relativement minces et distinctes sous chacune des installations, pour éviter qu’elles ne s’entreposent mutuellement en oblique. On a également procédé à la pose de deux fondations distinctes pour les halles nord et sud ».

Quelques autres surprises

Lors de l’équipement dans les halles, d’autres surprises nous attendaient. Ruud : « les plans du bâtiment existant ne concordaient pas toujours avec la réalité. Parfois, les tuyaux d’évacuation de l’eau, des lignes électriques ainsi que des systèmes d’égout manquaient ou se situaient à d’autres endroits qu’initialement prévu.
En plus de cela au mois de juin, des pluies intenses sont survenues dans le Brabant avec d’énormes grêlons. Heureusement, le toit de la tour était déjà posé et fermé, mais il n’en allait pas de même pour le système d’égouts. Le résultat fut qu’une piscine s’est formée autour de la tour et que des centaines d’oiseaux morts ont dû être ramassés. Nous avons aussi eu des problèmes avec les dalles de béton qui s’enfonçaient sur lesquelles les camions devaient passer entre les deux halles de la tour.

Agir immédiatement

Comment avez-vous pu respecter les délais et le budget ? Ruud : « Il faut acheter avec perspicacité, récolter les connaissances pertinentes, une collaboration très étroite, et avoir continuellement les délais à l’œil et agir de manière orientée sur la solution. Dès le moindre déviation, nous sommes passés rapidement à la vitesse supérieure : une déviation se présente, quelles en sont les conséquences, comment les résoudre, à qui doit-on faire appel ?
C’est vraiment par un sens de responsabilité commun que nous avons travaillé pour arriver à ce résultat final. C’était le cas pour nos propres employés comme pour les parties externes. Il faut savoir qu’au total 300 personnes étaient impliquées. Je pense franchement que dans l’ensemble nous pouvons être fiers de ce projet insolite. Et je suis convaincu que les tours sont finalement la solution pour ce que nous voulons atteindre au niveau stratégique : de brefs délais de livraison de matériaux longs sciés. »

Ma force

Ruud est déjà occupé par un nouveau projet, un projet beaucoup plus petit, mais d’une grande complexité. Un autre défi ? « Bien sûr, chaque projet a son propre objectif, délai et budget qu’il faut atteindre. « Et ça va marcher à nouveau ? »  « C’est bien notre intention. Je suis persuadé qu’on peut réaliser énormément ensemble. C’est ça le bon côté d’être chef de projet : vous ne travaillez pas uniquement sur base d’un lien hiérarchique, mais vous tachez de convaincre les gens et de les rendre enthousiastes à coopérer. C’est peut-être là que se situe ma force, et ça me plaît de le faire. »

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